La vie scientifique à Versailles : visite des cabinets scientifiques

On cultiva à Versailles les arts et les sciences avec intérêt ou passion. Pour la seule gloire du roi, sous Louis XIV ; avec davantage de souci du bien public au temps de ses successeurs. Certes les princes et les grands ne furent pas tous des modèles d’intelligence, de savoir ou de lucidité, mais Louis XV et Louis XVI, princes cultivés, sinon savants, bien plus que Louis XIV, étaient des passionnés de sciences et de techniques nouvelles. Présenter une invention ou se livrer à une expérience devant le souverain constituait pour un chercheur une consécration suprême. A l’image des deux rois, certains princes du sang, des Orléans, des Condé ou des Conti, furent les défenseurs des sciences et des techniques. L’ouverture sur le monde du Siècle des Lumières s’affirma d’abord à la Cour, auprès des Enfants de France dont les professeurs étaient d’illustres académiciens. La création de Versailles tout d’abord fit avancer considérablement les connaissances en topographie, hydraulique, géodésie, botanique, résistance des matériaux... On y promut des recherches novatrices contre la variole ou la cataracte. On y lutta contre la nielle des blés ou acclimata le riz pour contrer les famines. Comme aujourd’hui avec les recherches scientifiques les plus poussées, ce qui s’inventait pour le service du Roi passait ensuite dans le domaine public. Si les collections de Louis XIV débordent d’oeuvres d’art, les cabinets de Louis XV et de Louis XVI, au temps des Lumières, regorgent d’instruments scientifiques et techniques. Tous ces trésors accumulés à Versailles seront rassemblés à la Révolution avant d’être distribués, discipline par discipline, dans les institutions scientifiques et les musées de France.