David et la grande peinture d'histoire

Par Frédéric Lacaille, conservateur en charge des peintures XIXème au château de Versailles.

Sa formation académique et son parcours artistique ont fait de David un peintre d’histoire, genre considéré depuis le XVIIe siècle, selon la classification de Félibien, comme le grand genre. Jusqu’à son exil, les oeuvres auxquelles David accorde le plus d’importance sont des compositions historiques inspirées par les sujets tirés de la mythologie ou l’histoire de l’Antiquité romaine et grecque. À partir de la Révolution, il essaye d’adapter son inspiration antique aux sujets de son temps en peignant aussi des oeuvres à sujet contemporain. Les plus caractéristiques sont Le Serment du jeu de paume, La Mort de Marat et Le Sacre.


La représentation de nobles exploits, l’exemplum virtutis, était depuis longtemps le sujet de ce genre dominant, mais le créateur du Serment des Horaces l’a élevé au rang de la rhétorique afin d’inciter le public à la vertu, l’éduquer, l’émouvoir.


On peut affirmer que David, incarnant l’apogée de la peinture rhétorique qui se veut morale, très loin du baroque et du rococo, est le « père de la peinture française moderne » jusqu’à Delacroix. Mais sa mise au service de Bonaparte, puis sa disgrâce sous la Restauration ont affaibli son art, d’autant plus que ses élèves ont pris leurs distances en  adoptant un style bien différent.



  • Participation

    Membres : 20€
  • Rendez-vous

    Société des Amis de Versailles - Aile des Ministres Nord (dernier perron avant la Chapelle Royale)